Hung Gar ou la boxe Shaolin du sud
A la chute du monastère de Shaolin, cinq moin...

Hung Gar ou la boxe Shaolin du sud A la chute du monastère de Shaolin, cinq moin…

Hung Gar ou la boxe Shaolin du sud
A la chute du monastère de Shaolin, cinq moines s’échappèrent et fondèrent cinq écoles qui seules ont le droit à l’appellation Shaolin de lignée directe : Mo Gar, Liu Gar, Choy Gar, Li Gar et Hung Gar. Seules trois écoles restent présentes. Li Gar et Choy Gar ont fusionné donnant naissance à l’école Choy Li Fut. Seule Hung Gar est restée telle qu’à l’origine. Elle conserve les techniques du monastère (techniques des cinq animaux). Aussi appelée école du Tigre et de la Grue, elle fut fondée au XVIè siècle par le moine Hung Te Ti et s’est transmise de maître à disciple jusqu’à nos jours.
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Les origines
Le Hung Ga Chuan (poing de la famille Hung) ou Hung Jia Chuan en mandarin est un style représentatif de la boxe du sud de la Chine. Il s’est développé essentiellement dans la région de Canton (Guandong), ses caractéristiques essentielles sont des postures puissantes et très enracinées ainsi que l’usage principalement des membres supérieurs ; le développement de postures puissantes et la souplesse des bras reliés à la vitesse permettent d’accroître la force .
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Les principes (La Boxe du Tigre et de la Grue, son esprit et son essence, l’héritage de Shaolin)
Le Hung Gar ou boxe du Tigre et de la Grue n’est pas seulement un ensemble des formes , mais surtout un esprit hérité de la boxe de Shaolin, elle se traduit par la boxe longue et la boxe courte, par le tigre et la grue , par la puissance et la souplesse , elle est représentée par ce deux animaux emblématiques mais aussi par la boxe des cinq animaux et par la théorie des cinq éléments a savoir l’eau, le feu, le bois ,la terre et le métal.
A chaque élément correspond un animal, un son, une émotion, une couleur, une saison, une saveur, un trait de caractère, un renforcement énergétique (organes et viscères), ainsi qu’une technique appropriée.
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Des mythes et des légendes
Il existe au moins trois versions sur la naissance du Hung Ga, chaque école ou branche défend la sienne comme étant la seule et vraie version, en réalité les trois sont reliées entre elles et permettent de bien saisir la richesse de ce style .
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Les formes (Tao Lu)
Le Hung Gar se caractérise par des postures puissantes notamment la posture du cavalier Ma Bo ou Sei Ping Ma (cantonais), ainsi que les griffes du tigre et les ailes de la grue, les coups des pieds ne dépassant pas la ceinture (hauteur moyenne), et les techniques des mains sont privilégiées, on y trouve facilement l’usage des poings, piques et griffes ainsi que la paume et le tranchant correspondant aux techniques des cinq animaux ; poings pour le léopard, piques pour le singe ou serpent, griffes pour le tigre, la paume pour l’ours ou le dragon et tranchant de la main pour la grue.

Les formes (Tao Lu)

Parmi les techniques les plus utilisées, nous trouvons la griffe du tigre (Fu Jao), les griffes du tigre noir (Hei Fu Jao), le bec de grue ( Hok Jui) , les ailes de la grue (Hok Yik), et le col de cygne ou tête de la grue (Hok Ding) ; une autre caractéristique est la théorie des douze ponts (sap yi kiu sau faat) : ce sont douze principes de contact des avant bras avec l’adversaire transmis à partir des douze mots clefs et qui sont issus de Tid Sien Kien pour permettre de comprendre les principes du combat du Hung Ga. Ce ne sont pas des techniques à proprement parler mais des principes internes de la boxe .

Selon les branches nous trouvons quatre ou cinq piliers dans les formes du Hung Ga. Toutes les autres sont des formes rapportées par différents Maîtres pour enrichir le système selon leur compréhension et leur expérience, les cinq piliers sont :

1) Siu Lo Han la forme des petits disciples de Bouddha

Considérée comme la forme la plus ancienne et qui aurait été créee par le moine Hung Te Ti (un des cinq moines qui échappèrent de Shaolin), elle remonterait au XVI éme siècle ; c’est une forme symétrique qui provient directement de l’enseignement du monastère de Shaolin ; elle met l’accent sur la boxe courte et la boxe longue ainsi que sur les pas de la licorne.

2) Gung Ji Fook Fu Kuen (Kong Chi Po Fu Chuan) .- Maîtriser le tigre ou “le tigre accroupi dans la posture de l’arc“

Aussi considérée comme une forme très ancienne ; elle aurait été créee par Miao Hsien et transmise à Hung Gee Kuan. Certains considèrent cette forme comme la forme de base du Hung Ga à cause de ses mouvements répétitifs et éducatifs. C’est la première forme qui est enseignée dans le système, elle est très importante car elle pose les fondations au style et notamment le travail respiratoire – très important dans le Hung Ga. Le nom d’origine de la forme c’était Shaolin Fook Fu Kuen , Hung Gee Kuan changea le nom de la forme est insèra les apports de la grue (appris auprès de sa femme Fang Wing Chun).

3) Fu Hok Sheun Yin Kuen .- La réunion du Tigre et de la Grue

Ceci est sans doute la forme la plus représentative du Hung Ga est sans doute celle qui a permis au Hung Ga d’être connu comme le style du Tigre et de la Grue. On pense qu’elle a été créee par Hung Gee Kuan et Fong Wing Chun , qu’ elle fut modifiée par Wong Fei Hung qui intègra les techniques des ponts (Kiu Sau) de Leung Kwan issues de la forme Tid Sien Kien, et les dix techniques de main (sap jyut sau) que Wong Fei Hung popularisa en battant tous ses opposants ; ainsi que les principes du yin et du yang, de cinq éléments de sept étoiles, etc. ; Il combina les mouvements puissants du tigre (gong jing) aux mouvements souples et fluides de la grue (Yau Jing) .

C’est en grande majorité cette forme qui fédère toutes les écoles se réclamant du Hung Ga , elle résume tout l’enseignement du Hung Ga ainsi que son esprit et ses principes , autrement dit il n’y a pas de Hung Ga sans Fu Hok Sheun Yin .

La forme comportait à l’origine 216 mouvements, elle a été rémaniée plusieurs fois selon les différentes branches et servie d’inspiration au Maître Lung Kai Ming dans la création en 1929 de la forme de synthèse Xi Ming Chuan (Poing du Soleil Couchant) de l’école Hong Chuan.

4) Sup Yin Kuen.- Le poing de dix formes (ou poing de cinq animaux et de cinq éléments)

C’est une forme crée par Wong Fei Hung. Elle permet le passage et la compréhension entre Fu Hok Sheun Yin et Tid Sien Kien, marque le passage de l’externe vers l’interne et des cinq animaux (singe ou serpent, tigre, léopard , ours ou dragon, et grue) aux cinq éléments correspondants (l’eau, le bois, le feu, la terre et le métal) ; les cinq éléments en réalité fûrent rajoutés par le Maître Lam Sai Wing ; à l’origine cette forme montrait seulement les cinq animaux mais fût petit à petit remplacée par la forme actuelle, certains branches continuent à enseigner les cinq animaux soit de manière indépendante ou réunis dans une seule forme notamment la forme Wu quin shi ou jeu de cinq animaux du Maître Yuen Yik Kai (qui enseigna aussi une forme des cinq poings dragons correspondant aux cinq éléments).

5) Tid Sien Kien le fil de fer ou le pont de fer

C’est la forme la plus avancée du système, c’est une forme interne et concerne le travail du Chi et du Jing (du souffle et de l’essence ou la force), elle n’est pas une forme de combat, la forme fut créee par Leung Kwan (Tid Kiu Sam), anciennement elle se faisait sur un poème chanté, de nos jours seulement le travail des sons est conservé et celui des émotions.

C’est une forme dangereuse à réaliser si on n’a pas atteint le niveau requis, il faut avoir gravi les différents niveaux du Hung Ga pour en tirer profit, elle est basée sur les mouvements du Dragon ainsi que la combinaison des douze ponts (sup yi kiu sao) et les cinq éléments, à chaque pont correspond un son et une émotion (en réalité ce sont dix sons avec des syllabes comme « Tao Jeit », «yeh», « Hor» , «Jei To» etc.

Il existe une variété très importante des formes dites mineures dans le style, il serait assez fastidieux de les citer toutes car plus au moins chaque branche a rajouté ses formes mais il y en a certaines communes à la majorité des écoles par exemple Lau Gar Kuen ou poing de la famille Lau introduite par Lam Cho, Mui Fa Kuen ou poing de la fleur de prunier, Jin Leung ou paume guerrière introduit par Lam Sai Wing, Wu Dip Jeung ou Paume Papillon, Ng Lung Pa Kua Kwan ou baton de huit trigrammes de cinq frères, Fu Tao Seung Ngao ou crochets tigre, Yu Gar Dai Pa ou fourche tigre de la famille Yu,Gau Jie Bien ou fouet de neuf sections, Tiet Sien ou éventail de fer, Gee Sau ou poignards ainsi que des formes à deux comme Gong Gee Fok Fu Kuen Deui Chaak ou forme de combat à deux de Gung Ji Fook,Fu Kuen, Fu Hok Seun Yin Deui Chaak, forme à deux du Tigre et de la Gue, Daan Do Deui Cheung ou lance contre sabre, Kwan Do – Dai Do Deui Cheung ou Hallebarde contre lance , etc.

John SQUIER
© 2012 Nei Lien Association d’Arts Martiaux Traditionnels.

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